La maladie de Gougerot-Sjögren fait partie de la grande famille des pathologies auto-immunes. Elle se caractérise par une incursion de cellules immunitaires dans différents tissus de l’organisme. Le plus souvent, elle se manifeste au niveau des glandes lacrymales et salivaires, suivie généralement d’une production d’anticorps dirigée contre l’ensemble des organes affectés. En France, entre 50 et 200 000 personnes sont touchées par ce syndrome. Voici tout ce qu’il faut savoir sur cette pathologie.
Syndrome de Gougerot-Sjögren : c’est quoi ?
Encore appelé « syndrome sec », le syndrome de Gougerot-Sjögren est une maladie auto-immune chronique qui cible généralement les glandes lacrymales et salivaires. Elle est caractérisée par un ensemble de symptômes parmi lesquels figurent la diminution des sécrétions des muqueuses et quelques atteintes viscérales.
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La maladie de Gougerot-Sjögren touche environ une personne sur 10 000. Il convient de souligner que les femmes semblent être les plus atteintes ; dix fois plus que les hommes pour être plus précis. Le syndrome sec se manifeste généralement aux alentours de la quarantaine. Mais elle s’observe aussi chez des personnes plus jeunes (20-30 ans) sous une forme plus grave.
Quels sont les symptômes de la maladie de Gougerot-Sjögren ?
La maladie de Gougerot-Sjögren présente deux types de symptômes. D’un côté, elle se manifeste essentiellement par la diminution des sécrétions salivaires et lacrymales. Et de l’autre côté, chez les 2 tiers des malades, le syndrome sec peut être associé à l’affection d’un ou de plusieurs organes.
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Syndrome sec et affection ophtalmique
Le malade touché par le syndrome de Gougerot-Sjögren au niveau des yeux peut ressentir une sensation de corps étranger et de sable dans l’œil, des brûlures ophtalmiques et une gêne à la lumière ou à la fixation prolongée d’un écran d’ordinateur.
Cette pathologie peut aussi entraîner chez le malade, un changement de couleur des conjonctives qui peuvent virer au rouge, s’enflammer et causer une blépharite – c’est-à-dire une inflammation du bord de la paupière – ou dans le pire des cas, une ulcération de la cornée. Cette dernière reste toutefois rare.
Maladie de Gougerot-Sjögren et affection buccale
Le patient frappé de diminution des sécrétions salivaires a généralement une sensation de bouche sèche et pâteuse. Cette sensation a tendance à entraver l’élocution ou la déglutition de certains aliments chez le malade.
À cause de la sécheresse buccale, ce dernier est contraint de s’hydrater de manière très régulière. Le problème, c’est que cette hydratation peut parfois être douloureuse avec des brûlures buccales ou linguales.
Chez les patients touchés par les formes les plus sévères de la maladie, les muqueuses affectées sont ternes et leurs langues « dépapillées », lisses. Aussi, ces symptômes favorisent-ils très souvent la survenue d’infections buccales ou de caries.
Il est important de noter que le syndrome de Gougerot-Sjögren peut également toucher d’autres muqueuses du corps telles que celles du nez, du vagin ou encore de la peau.
Les autres manifestations du syndrome de Gougerot-Sjögren
Le syndrome sec se manifeste aussi de plusieurs autres façons. L’atteinte articulaire constitue un exemple palpable. En effet, un malade sur deux en souffre habituellement. Il peut s’agir de simples douleurs articulaires ou dans de rares cas de gonflements des articulations.
Le syndrome de Raynaud frappe près d’un tiers des personnes atteintes de la maladie de Gougerot-Sjögren. En cas d’atteinte de l’appareil respiratoire, le patient développe dans la plupart du temps une trachéo-bronchite sèche, et plus rarement une gêne respiratoire ou des infections broncho-pulmonaires à répétition.
Les atteintes cutanées, la neuropathie sensitive avec des sensations de fourmillements ou de brûlures au niveau des membres, l’atteinte motrice (exceptionnelle), l’atteinte rénale, la fatigue chronique sont autant de manifestations associées au syndrome de Gougerot-Sjögren.
Comment évolue le syndrome de Gougerot-Sjögren ?
La maladie de Gougerot-Sjögren s’installe de manière progressive à l’instar de son évolution. Elle n’entame le pronostic vital du malade que rarement. De même, elle n’a aucune incidence sur l’espérance de vie de ce dernier.
Le syndrome de Gougerot-Sjögren existe sous deux grandes formes. En premier lieu, il s’agit de la forme chronique, qui se limite au syndrome sec, à la fatigue et parfois à des douleurs diffuses. En second lieu, il y a la forme évolutive, généralement caractérisée par la survenue.
Maladie de Gougerot-Sjögren : comment se fait le diagnostic ?
Le diagnostic du syndrome de Gougerot-Sjögren est réalisé des suites de l’observation des signes cliniques, dont le syndrome sec. Cependant, le patient doit passer deux examens complémentaires (une prise de sang et une biopsie des glandes salivaires) afin de confirmer le diagnostic de son médecin en cas d’affection buccale.
Pour évaluer l’atteinte ophtalmique, un examen ophtalmologique est nécessaire. En fonction des symptômes du patient, des examens complémentaires comme l’électromyogramme, le scanner thoracique, l’IRM cérébrale ou médullaire et une biopsie rénale peuvent être prescrits.
Ce n’est qu’une fois les résultats des examens connus que le médecin sera en mesure de prescrire au malade, le traitement approprié. Ainsi, celui-ci dépend principalement de l’affection à traiter.