Nous avons très régulièrement entendu, ces dernières années, des débats publics autour de la question du remboursement des soins de santé par la sécurité sociale et par les mutuelles. Parmi les idées souvent évoquées, la séparation dans les modes de remboursement, qui implique que la sécurité sociale se concentre sur les maladies graves et de longue durée et que les maladies plus courantes incombent aux mutuelles et aux complémentaires santé. On a aussi pu entendre des propositions comme celle d’une mutuelle publique à 10 € ou encore des frais de santé pris en charge par la sécurité sociale à 100 %. Tous ces sujets sont des préoccupations majeures pour les Français et l’approche des élections présidentielles en ravive le débat.
L’importance des mutuelles dans notre système de santé
Imaginez le système de santé français disparaître serait évidemment une véritable catastrophe. Pour autant, il faut être aujourd’hui en mesure d’imaginer l’avenir et de pouvoir garantir un modèle solidaire durable qui garantit un accès aux soins de qualité pour tous. Rien n’est finalement plus important que l’égalité devant la prise en charge d’une maladie, cela représente un fondement absolu du contrat social français. Mais doit-on envisager pour autant une sécurité universelle ? Rien n’est moins sûr.
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L’exemple du régime de sécurité universelle pratiquée en Alsace-Moselle est un bon exemple pour illustrer le fait que ce système ne permet pas totalement de mettre fin aux inégalités face aux soins.
Malgré un taux de remboursement très important, il existe toujours dans cette région des renoncements aux soins ainsi que des dépassements d’honoraires. Cela s’explique en partie par ce que le remboursement de la sécurité sociale est souvent sans rapport direct avec les prix réellement pratiqués.
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Si nous prenons l’exemple des frais qui peuvent subsister à la charge des patients en cas d’affection de longue durée (ALD), pourtant pris en charge à 100 % par la sécurité sociale. Ces frais s’élèvent en moyenne à 752 € par an. Cela montre bien les quelques failles qui subsistent du régime obligatoire de santé en France.
L’assurance-maladie ne rembourse par exemple que 4 % des dépenses d’optique et 18 % des prothèses dentaires, c’est pourquoi les mutuelles demeurent des acteurs indispensables au bon fonctionnement du système de soins français