Dans nos sociétés fortement marquées par le matérialisme, il n’est pas rare que des passionnés pour tel ou tel objet en soient des collectionneurs invétérés. Toutefois lorsque cette collection prend des proportions hors normes et porte sur un patchwork d’objets futiles, sans cohérence les uns avec les autres et encombrants, cette manie devient dès lors une pathologie que l’on qualifie de syllogomanie. D’après le DSM5 qui le Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux publié par l’Association Américaine de Psychiatrie, le syllogomanie est un trouble lié à l’accumulation excessive d’objets accompagnée d’une quasi-incapacité à faire le deuil de ses biens du fait de la souffrance et de l’angoisse que ce renoncement impliquerait. Les objets accumulés sont souvent sans valeur et peuvent porter sur des vêtements, de la paperasse, des appareils hors d’usage, des ustensiles de cuisine voire quelquefois même des animaux de compagnie. Cette thésaurisation excessive d’objets divers et variés peut créer un encombrement dans la maison réduisant ainsi de manière drastique l’espace vital et créant des problèmes sociaux-affectifs. Dans sa forme la plus grave, la syllogomanie renvoie au syndrome de Diogène qui en plus de l’accumulation d’objets place l’individu dans une situation le conduisant à négliger son hygiène corporelle et la salubrité de son habitat.
Les symptômes de la syllogomanie
La principale manifestation de la syllogomanie est l’accumulation excessive d’objets inutiles. Cette accumulation s’accompagne d’un malaise profond de l’individu souffrant de syllogomanie à l’idée de se défaire de ces objets sans importance. On parle aussi de thésaurisation pathologique. Ce handicap pousse l’individu à ne pas jeter ces objets ce qui au fil du temps peut causer un encombrement au sein de la maison qui peut nécessiter l’intervention de personnes tierces pour récupérer l’espace vital perdu. D’après l’Association américaine de psychiatrie, la syllogomanie appartient à la catégorie des troubles obsessionnels compulsifs (TOC).
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Pour que la syllogomanie puisse être identifiée comme la pathologie dont souffre l’individu à l’issue du diagnostic, il est indispensable que les troubles soient observés depuis six moins au minimum. Il est difficile d’établir la prévalence de cette maladie du fait du faible nombre d’études qui portent sur cette pathologie. Avec l’âge, le risque d’être confronté à des phénomènes de thésaurisation pathologique augmente.
Quels peuvent être les facteurs à l’origine de la syllogomanie ?
Les causes de la maladie restent encore assez floues ; toutefois certaines hypothèses ont été émises par la communauté scientifique. Souvent la syllogomanie est consécutive à la perte d’un être proche. Il peut s’agir d’un décès ou d’une rupture conjugale. Il s’ensuit alors une détresse affective que l’individu va chercher à combler par l’accumulation d’objets qui vont d’une certaine manière constituer une consolation pour la personne.
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La syllogomanie peut également être le résultat du syndrome de Diogène. Dans ce cas, l’individu est poussé à se laisser aller sur le plan de l’hygiène, vivant dans un habitat insalubre et encombré. Dans ce cas une prise en charge psychiatrique est nécessaire. Les causes peuvent être également génétiques ; certaines familles seraient plus touchées que d’autres par le phénomène de syllogomanie. On peut noter enfin que les personnes atteintes souvent présentées comme perfectionnistes à l’extrême et souffrant de problèmes d’indécision sur les aspects élémentaires de la vie.
Quelles peuvent être les conséquences de la syllogomanie ?
Les conséquences de la syllogomanie sont nombreuses. On peut noter d’abord un fort retrait affectif et social ainsi des problèmes au niveau de l’entretien de l’hygiène de la maison qui du fait de l’accumulation d’objets devient encombré et insalubre. Ces conséquences réduisent considérablement le bien-être des personnes souffrant de cette maladie et 75% d’entre eux éprouvent des troubles dépressifs.